En cinquante ans, L’Épi du Rouergue a su se transformer
D’abord en croissance grâce à sa présence sur les marchés du Sud-Ouest, l’entreprise quinquagénaire se développe aujourd’hui grâce à ses quinze magasins.
L’Épi du Rouergue est une entreprise aux chiffres impressionnants : près de 250 salariés, une présence sur 80 marchés de plein vent, 15 magasins, 40 000 viennoiseries fabriquées chaque jour… Mais, on le sait, Rome ne s’est pas faite en un jour ; L’Épi du Rouergue non plus. La boulangerie-pâtisserie aveyronnaise vient en effet de souffler ses cinquante bougies. Et depuis 1973, l’entreprise a bien changé…
Il y a un demi-siècle, L’Épi du Rouergue a en effet été créé par sept boulangers aveyronnais qui voulaient répondre ensemble aux appels d’offres des collectivités. « Mais ça marchait assez peu, parce qu’aucun n’était sur place pour gérer », indique Natacha Molinié, la responsable de la communication.
L’un des sept créateurs accepte de prendre les rênes de l’entreprise trois ans plus tard, à la condition d’y adjoindre son activité existante de vente sur les marchés et les foires. Très vite, c’est cette particularité qui fera la renommée et le développement de L’Épi du Rouergue. L’entreprise sera présente sur 140 marchés à l’apogée de ce créneau.
Aujourd’hui encore, le pain et la fouace aveyronnaises sont vendus sur les marchés de plein vent dans un large Sud-Ouest, de Périgueux à Sète, de Tarbes à Mende… La structure propose également trois tournées dans les campagnes du département.
« De l’artisanal à échelle industrielle »
Mais au fil du temps, le modèle économique a dû évoluer. « La semaine, les marchés marchent moyennement, sauf en saison », témoigne Mme Molinié. En 1996, l’entreprise se lance donc et crée son premier magasin. Depuis, 14 ont suivi dans l’Aveyron et le Tarn voisin. Aujourd’hui ils portent 70 % du chiffre d’affaires de L’Épi du Rouergue. « Les boutiques sont ouvertes sept jours sur sept avec de larges amplitudes horaires, et nous avons choisi de les implanter en périphérie des villes, avec un grand parking devant », souligne la responsable de la communication. Tout en insistant sur la qualité : « Nous faisons de l’artisanal à l'échelle industrielle », assure-t-elle.
Ainsi, l’entreprise salarie vingt boulangers traditionnels et une quarantaine de pâtissiers. Le snacking fait aussi “tourner” les magasins. « Nous n’en avons pas sur les marchés et nous ne comptons pas le développer, car c’est une logistique différente, supposant notamment un camion frigorifique », détaille Vincent Milione, le responsable production.
En magasin comme sur les marchés, « la viennoiserie est pour nous un produit d’appel, que nous fabriquons en très grande quantité à des prix moindres, décrit M. Milione. En revanche, sur le pain nous sommes un peu plus chers que les grandes et moyennes surfaces et les chaînes, mais nous sommes boulangers : nous faisons du pain sans congélation. »
L’entreprise peut aussi afficher son attachement familial. Michel Molinié a passé la main à son fils, qui s’appelle également Michel, et Natacha Molinié est sa petite-fille. Cette dernière conclut : « Notre volonté est bien sûr de conserver ce bel héritage. »